Jean 21, 15 – 19

      « Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime » V.17   

Pierre, peut-être, n’a pas osé regarder son maître en croix, mais sans doute l’a- t-il rejoint en sa propre crucifixion intérieure, au creux de son reniement. Là, il a touché par le très-fond de sa misère, la miséricorde de Celui qui, au nom du Père, l’a aimé jusqu’à l’extrême. A la brisure de son néant se sont abîmés les torrents de tendresse de notre Dieu.

Qu’a vécu Pierre tout ce temps ? A- t-il mené le combat de l’Espérance contre la désespérance qui a fait basculer Juda ? Et s’il était ce bon larron au côté de Jésus, implorant le pardon ? Aurait-il été abreuvé du sang et de l’eau jaillis du cœur transpercé de l’Agneau ? Est-il allé rejoindre Adam dans les enfers ? A-t-il tendu ces mains liées au Vivant, ouvert ses yeux d’aveugle à la fulgurance de la Lumière.

Déjà, Jésus ressuscité s’est manifesté à lui, mais ses yeux brûlés de larmes ont eu du mal à reconnaître le Vivant. La parole a cessé de circuler entre eux, son cœur est le tombeau dont la pierre n’a pas encore été roulée.

Et voici que l’Amour fait sauter les verrous, La Parole du Ressuscité blesse et guérit.

« Simon, fils de Jonas. »V.15  Appelé par son nom, son nom de chair et de sang, le nom de sa fragilité ontologique, il lui est donné par trois fois de confesser l’amour, le même que trois fois il avait nié. Un amour passé au crible, traversé d’humble vérité, appuyé désormais sur le Roc, Celui qui a traversé la mort et nous libère de la nôtre. « Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime ». V.17

Ainsi, « Il fallait » que, brebis perdue, Simon soit porté sur les épaules de l’unique Berger, qu’il rayonne de l’éclat du Ressuscité, épouse son regard et son cœur de miséricorde pour faire paître le troupeau à lui confié, qu’il retrouve son nom de « Pierre ».

Ainsi se décline mystérieusement l’identité de l’Eglise et de son pasteur, les chemins de salut de notre Bien-Aimé Seigneur.

En sommes-nous vraiment témoins dans les nuits et les jours de nos existences ?  « Mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » Lc 22,33

 « Nos communautés pourront rester vivantes et dynamiques dans la mission de nouvelle évangélisation dans la mesure où la “conversion pastorale” que nous sommes appelés à vivre sera imprégnée chaque jour de la force rénovatrice de la miséricordeNe mettons pas de limites à son action ; n’attristons pas l’Esprit qui indique toujours des chemins nouveaux pour annoncer à tous l’Évangile du salut. » Pape François

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