Jean 21, 20-25

« Il y a diversité… mais c’est le même

« C’est le Seigneur ! », s’écrie Jean, et Pierre se jette à la mer (Jn 21, 7). Ce dernier vient de vivre un moment inoubliable avec Jésus qui l’appelle à paître ses brebis. Pour cela il ne lui est demandé qu’une chose : « M’aimes-tu ? » Et se retournant, Pierre voit celui qui s’était  penché sur la poitrine de Jésus, il interroge : « Et celui-ci quoi ? » « Que t’importe ? », répond Jésus, lui admonestant comme une petite remise en place : « Toi, suis-moi » Pierre fera paître les brebis mais elles n’appartiennent  qu’au Christ.

A Pierre, Jésus adresse un appel particulier qu’il signera de son sang et Jean se reconnaît dans sa propre vocation : « Demeurer jusqu’à ce qu’il vienne » Cela ne lui évoque-t-il pas un autre commencement : « Rabbi, où demeures-tu ? », demandaient les deux disciples dont l’un était le frère de Simon et un autre avec lui : « Ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là.» (Jn 1, 38-39)  Information essentielle, mais où ?  « Demeurer en lui, dans son amour » (Jn 15, 4,9) nous dit Jean

« Il y a diversité de dons mais c’est le même Esprit…» (I Co 12, 4)  s’exclame l’apôtre Paul, « ouvrant aux nations païennes la porte de la foi » (Ac 14, 27)

Le suivre, demeurer en lui, ouvrir à tous la porte de la foi, c’est le désir de l’unique Esprit au cœur de tous les baptisés en Christ. En cette mémoire de l’Alliance première que célèbre la Pentecôte, puisse l’Esprit-Saint nous trouver tous unis dans une confiante et ardente attente de sa venue.

2 commentaires

  1. « SI JE VEUX QU’IL DEMEURE JUSQU’À CE QUE JE VIENNE, QUE T’IMPORTE ? TOI, SUIS-MOI » (Jn 21, 20-25). La dimension individuelle du Salut porte chacun à œuvrer avant tout à son propre épanouissement et au Salut de son âme. Ce qui nous porte à être plus attentif à ce qui se passe en nous. Et ce n’est qu’après une purification intérieure bien menée, que nous sommes à même de purifier les autres, c’est-à-dire de leur donner ce que nous avons. Car, pour enlever véritablement la paille dans l’œil du frère, du voisin, il faudrait déjà que notre vue à nous soit bien claire et pure. Pour cela, le meilleur acte de charité est celui qui consiste à se purifier d’abord soi-même. Nous ne pouvons pas demander aux autres, ce que nous nous refusons à nous-mêmes. Auquel cas, notre acte de charité serait teinté de suspicion, de méfiance et de doute. Ce qui est vrai, l’est autant pour nous que pour les autres. Le véritable Salut n’est pas envieux ni jaloux, dans la mesure où chacun s’efforce de faire ce qui relève de ses responsabilités et de son pouvoir. Et c’est cela qui importe aux yeux de CELUI qui nous appelle à le suivre. Nous mettre résolument à la suite du SEIGNEUR, c’est suivre effectivement la voie du Salut, marcher sur le chemin de ses exigences ; et chacun, selon son statut, ses attentes, ses difficultés et ses dons, vit une expérience particulière et intime avec DIEU. Du coup, avec LUI, peu importe que nous ayons beaucoup ou peu, l’essentiel est que nous sachions exploiter au maximum possible toutes les ressources qu’IL met à notre disposition et qui constituent pour nous le chemin du Salut. Dans ce parcours individuel vers le Salut de tous, il n’y a donc pas de place pour la jalousie, l’envie, la médisance, la calomnie. Car, l’envie du bien d’autrui ne nous rapproche pas de DIEU. Ce n’est pas en détruisant l’autre, en le calomniant ou en disant du mal de lui, que mon chemin de Salut sera plus léger ou alors que mes péchés sont effacés. Tout au contraire, c’est en alimentant les rancœurs au fond de nous, que nous nous détruisons encore plus facile et que nous rendons encore plus aride notre cheminement de foi, d’espérance et d’amour. L’Homme fait ce qui est en son pouvoir, ce qui relève de ses prérogatives, de son devoir et de ses responsabilités, et DIEU fait le reste. Et ce n’est que quand chacun s’efforce de mettre de l’ordre et de la propreté dans son milieu et dans son cœur, que la communauté parvient à mieux vivre. À Pierre qui semble préoccupé du sort de l’autre disciple, JÉSUS le renvoie à sa propre mission, à ce qui le concerne directement : « si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? toi, suis-moi ». C’est DIEU qui appelle, et c’est encore LUI qui inspire chacun, afin tous deviennent participants de sa mission. Il s’agit donc d’aimer l’autre, mais sans s’oublier soi-même, afin que nous puissions réellement cheminer ensemble, vers un même idéal de vie, là où DIEU nous appelle et nous attend tous. Bon week-end de méditation et de repos
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

  2. « ET LUI, SEIGNEUR, QUE LUI ARRIVERA-T-IL ? » JÉSUS LUI RÉPOND : « SI JE VEUX QU’IL DEMEURE JUSQU’À CE QUE JE VIENNE, QUE T’IMPORTE ? TOI, SUIS-MOI » (Jn 21, 20-25). La même mission, pour divers charismes, plusieurs talents engagés, différents champs d’action, chacun apportant du sien, pour que l’œuvre de DIEU dans le monde s’accomplisse. Alors que PIERRE vient de recevoir sa mission du SEIGNEUR, il s’intéresse déjà à ce qui adviendra pour l’autre disciple. Une inquiétude qui peut prêter à confusion et qui laisse croire qu’il entre dans un esprit de comparaison, d’envie ou encore de jalousie, savoir si l’un a reçu plus que l’autre, si l’un est plus considéré que l’autre. Cela peut aussi se voire comme une certaine rivalité fraternelle ou à une curiosité malsaine. Lorsqu’on veut tout avoir, s’arroger tous les pouvoirs, on court le risque de tout perdre, à défaut de tomber dans la superficialité, où ce qui prévaut pour nous, ce ne sont que les honneurs. Mais, DIEU aime chacun de nous de façon particulière. Et de cette particularité, chacun reçoit une vocation et une mission, selon ses capacités et selon les attentes divines. Nous ne sommes pas toujours à un poste, parce que nous sommes meilleurs que les autres, mais, parce que les autres sont appelés à exercer ailleurs. Ainsi, chacun est impliqué dans l’œuvre du SEIGNEUR, quelque soit sa petitesse, sa limite. C’est ainsi que DIEU établit les équilibres et rétablit toute justice. Il n’y a donc pas de raison d’être envieux ou jaloux si quelqu’un est plus doué, plus talentueux ou a plus de succès que nous. Car, la jalousie vient du fait que l’on compte les bénédictions des autres plutôt que les nôtres. Elle bloque notre capacité à nous déployer personnellement. Une jalousie malsaine et envieuse suscite la haine, les rivalités et nous met en crise. Or, ce qui compte, c’est que tout soit fait pour la gloire de DIEU. Bon week-end de méditation et de repos
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.