Luc 1, 5-25

Depuis Abraham, et par fidélité à son Alliance, Dieu n’a de cesse de visiter son peuple.
« Aux jours d’Hérode, roi de Judée », au cœur d’une longue attente – celle d‘un couple avancé en âge et frappé par la stérilité – Zacharie fait l’expérience d’une venue, d’une réponse du Tout Autre.

En ce temps d’Avent où nous attendons « Celui qui est déjà venu, en prenant la condition des hommes, pour accomplir l’éternel dessein d’amour du Père et nous ouvrir le chemin du salut » (2è préface de l’Avent), que nous révèle l’expérience de Zacharie sur l’attente essentiellement « croyante » ?
Que l’attente se fasse Espérance !
« Ils n’avaient pas d’enfant, parce qu’Elisabeth était stérile et que tous deux étaient avancés en âge » (v 7). Rien dans la suite du récit ne laisse paraître une quelconque supplication de l’un ou l’autre des deux époux. Sont-ils encore dans l’attente ou le « possible à vues humaines » a-t-il eu raison d’eux ? Ce n’est que dans « l’après » qu’Elisabeth reconnaîtra la main du Seigneur qui se révèle par-là Dieu de la vie et maître de l’impossible (v. 25). Celui qui croit est celui qui espère contre toute espérance.
Que l’attente sache faire mémoire !
« A quoi connaîtrai-je cela ? » (Luc 1, 18) demande Zacharie à l’ange venu lui annoncer la future naissance d’un fils. La Tradition y a toujours vu un manque de foi. Pourtant, la question de Zacharie est-elle si différente de celle de Marie qui s’interrogera elle aussi, à l’annonce de l’ange : « Comment cela sera-t-il puisque je ne connais pas d’homme » ? (Lc 1, 34). L’interrogation de Zacharie est identique à celle d’Abraham (« A quoi le saurai-je ? » Gn 15, 8) lorsque qu’il reçut de Dieu-même la promesse d’une postérité assortie d’une terre en héritage. Et précisément, l’histoire d’Abraham dit par excellence la fidélité divine à la promesse. Un passé dont la mémoire éclaire l’avenir, nourrit l’espérance. Celui qui croit est celui qui se souvient.
Que l’attente soit une veille !
« Et l’ange lui répondit : « Moi je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle » » (v 19). La réponse de l’ange semble ne rejoindre en rien la demande de Zacharie ! Comme s’il lui disait « Je te dis d’où je viens et de qui procède ma parole ; elle est là pour toi, source de vie et d’une bonne nouvelle, si tu le veux… ». Magnifique réponse de l’ange qui nous invite à nous situer au niveau de notre cœur profond (cœur du croyant, Mt 18, 35) afin de lire les signes, de discerner (« connaitre ») à travers les médiations humaines, ce qui nous vient de la part de Dieu, porteur d’une bonne nouvelle et ouvrant un avenir. Celui qui croit se fait veilleur.

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