Luc 11, 29-32

« Cette génération est une génération mauvaise » (v29). Quel jugement ! En quoi cette génération est-elle mauvaise ? Que nous dit l’allusion à Jonas et à la Reine du Midi ?

© Sr Valérie, CSJ, Bruxelles

Jonas fut également affronté à une génération mauvaise : « Va à Ninive, la grande ville, et annonce-leur que leur méchanceté est montée jusqu’à moi (Jon 1,2). Il faut trois jours pour traverser Ninive. Jonas traverse la ville comme Jésus passe au milieu des hommes (Lc 4, 30). Mais là où Jonas annonce la destruction (Jon 3,4), Jésus annonce la délivrance (Lc 4, 18-21). A la surprise même de Jonas, les Ninivites se convertissent ce que Jésus souligne (v32).
Poussés par la Parole de Dieu, les Ninivites ont été retourné. Poussée par la curiosité, la reine du Midi est venue vers Salomon : « Ce que j’ai entendu dire de toi et ta sagesse dans mon pays était donc vrai ! Je n’ai pas voulu croire ce qu’on me disait avant de venir et de voir de mes yeux, mais vraiment on ne m’en avait pas appris la moitié » (1 R 10,7).
Les contemporains de Jésus ne sont pas mauvais en soi, mais du fait de leur surdité qui entraine leur aveuglement, ils sont empêchés de reconnaitre qu’il y là plus que Salomon (v31) et plus que Jonas (v32).
Seigneur, éveille chaque matin mon oreille pour que j’écoute comme un disciple (Is 50,4).
Seigneur, décille mes yeux comme ceux d’Agar au désert (Gn 21,19), afin que ta lumière m’illumine (Lc 11 33-36).

Un commentaire

  1. « CETTE GÉNÉRATION EST UNE GÉNÉRATION MAUVAISE : ELLE CHERCHE UN SIGNE, MAIS EN FAIT DE SIGNE IL NE LUI SERA DONNÉ QUE LE SIGNE DE JONAS » (Lc 11, 29-32). L’Homme a besoin de voir, d’expérimenter, pour croire. Mais, jusqu’où va notre doute ? Jusqu’où va notre incrédulité, notre scepticisme ? DIEU ne fait pas de miracles, pour contenter les désirs de l’Homme, mais, pour éveiller, nourrir et entretenir la foi. IL guérit, nourrit, soigne, pardonne et aime jusqu’au bout. Mais, IL enseigne aussi, pour nous sortir de l’ignorance. Or, tout ceci, de la part de l’Homme, ne suffit pas pour combler ses désirs ; toujours à réclamer plus, à attendre encore plus de signes, à chercher toujours des preuves de l’amour de DIEU envers lui. Mais, s’enfermer dans une quête incessante de preuves, sans laisser les signes déjà reçus nous parler, c’est courir le risque d’instrumentaliser DIEU et de vouloir l’ajuster à nos désirs et même à nos caprices égoïstes. De plus, nous sommes devenus prisonniers de la nouveauté, au point de réclamer toujours plus, sans jamais prendre le temps de goûter ou d’exploiter ce que nous avons déjà à notre disposition. Or, au cours de l’histoire, le cœur de DIEU a davantage élargi les horizons de son amour et de sa miséricorde, en donnant toujours plus à l’Homme la possibilité de se convertir, de savoir revenir sur ses pas, quand il s’égare dans le péché ou quand il dévie de la voie divine. Malheureusement, au lieu de cela, cette largesse de la miséricorde divine est plutôt vue comme une faiblesse ou une impuissance de DIEU. D’autant plus que l’Homme travaille chaque jour, à travers les progrès scientifiques et le développement technologique, à repousser ses propres limites, en espérant devenir toujours plus maître de soi et unique acteur de son Salut, sans l’aide de personne. Mais, quelque soit le niveau de progrès que nous puissions accomplir, cela ne résout pas le problème de notre nature humaine fragile, portée toujours vers le péché. Et le signe que DIEU ne cessera de nous donner, est celui de sa miséricorde, un DIEU qui attend inlassablement le retour du pécheur, la conversion de l’Homme. Et le Carême est la préfiguration de ce signe. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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