Luc 15, 1-10

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© Detine, L’Appel

Tous « perdus-cherchés-trouvés » !

Deux groupes se font face dans ce récit : celui des publicains et des pécheurs et celui des Pharisiens et des scribes. Entre les deux se tient Jésus : cherché, approché, trouvé par les uns ; critiqué, désavoué par le murmure des autres ; tous sont accueillis et inclus par Jésus dans le cercle des auditeurs de la Parole. Tous sont concernés par les paraboles qui vont suivre…

L’enjeu du discours est « perdre » et « trouver » : il s’adresse à ce qu’il y a d’humanité en chacun de nous : « Quel humain d’entre vous » n’a pas fait l’expérience bouleversante de la perte d’un unique et celle plus fondamentale encore de trouver ce qui s’était perdu, fût-ce une part égarée au plus intime de soi ?

Le premier à vivre le retournement de la perte à la plénitude de la joie communiquée, c’est cet Unique en qui l’humain et le divin se sont perdus, se cherchent et se trouvent enfin. Le premier à se laisser chercher et approcher c’est Jésus, le porteur de la Parole.

Il ouvre alors la bouche en paraboles pour inviter justes et pécheurs au grand retournement de l’Evangile : car tous, justes ou pécheurs, ne sommes-nous pas « perdus-cherchés-trouvés » ?

C’est cet espace, ce mouvement, cette précarité heureuse que Jésus nous ouvre aujourd’hui !

Que les publicains et les pécheurs ne s’égarent plus dans une perte irrémédiable, sans orient, mais qu’ils connaissent les chemins de la gratuité joyeuse…

Que les pharisiens et les scribes rompent avec leur logique comptable et l’obsession de la séparation : qu’ils empruntent les chemins de la perte pour goûter la joie de se laisser trouver…

« C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se retourne que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ».

 

Un commentaire

  1. « CET HOMME FAIT BON ACCUEIL AUX PÉCHEURS, ET IL MANGE AVEC EUX ! »… ALLER CHERCHER CELLE QUI EST PERDUE, JUSQU’À CE QU’IL LA RETROUVE ?… IL Y A DE LA JOIE DEVANT LES ANGES DE DIEU POUR UN SEUL PÉCHEUR QUI SE CONVERTIT (Lc 15, 1-10). Perdu, cherché, retrouvé et bien accueilli : c’est le parcours du pécheur dans son chemin de retour vers DIEU. La conversion est un acte d’amour de la créature qui revient vers son Créateur. Elle est le signe que le pécheur ne se plaît pas dans cette condition ou plutôt qu’il veut se libérer d’une situation qui le tient loin de DIEU, c’est-à-dire loin de la Lumière, de la Vérité, de la Justice, de l’Amour. Or, DIEU est toujours en avance sur nos efforts, ou plutôt, nos efforts rencontrent une initiative divine déjà entreprise avant nous. Avant même que le pécheur ne s’engage sur le chemin de conversion, la miséricorde divine lui est déjà offerte. Car, l’amour précède le pardon et le pardon est la réponse à un amour qui prend l’initiative de se manifester dans l’acte de conversion et de réconciliation. Le cœur de DIEU est sans repos, aussi longtemps que la brebis égarée n’a pas été retrouvée. L’errance de l’Homme est donc l’angoisse et la préoccupation de DIEU. L’Homme perdu rend DIEU inquiet. Errer c’est manquer de refuge, de demeure, de repères, de boussole ou encore de points de référence. Aussi longtemps que l’Homme se tient loin de DIEU, que la distance entre le divin et l’humain est encore large et considérable, des risques de conflits et de tensions persistent, tout comme la tentation à l’indifférence, à l’incrédulité reste présente. La violence ne commence à cesser que quand l’amour prend le pas sur les distances causées par la haine, les injustices. Ainsi, un seul pécheur qui se convertit, est un motif de joie pour le SEIGNEUR, mais aussi une limitation des risques de divisions et de crise. DIEU fait bon accueil aux pécheurs, car son attention est sur l’Homme et non sur la faute. IL mange avec les pécheurs, car, le péché n’est pas une fatalité, une condamnation définitive ou encore un motif d’exclusion. Autant nous sommes pardonnés, autant aussi nous devons apprendre à pardonner, c’est-à-dire à ouvrir nos cœurs et nos bras pour accueillir, soigner et aimer celui qui prend conscience de la faute et demande une nouvelle opportunité de recommencer. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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