Luc 21, 1-4

LA VRAIE VALEUR

Quand Jésus au Temple lève les yeux et voit la veuve misérable que personne ne voit, elle lui tend comme un miroir : elle est la Béatitude des pauvres, elle est celle qui donne toute sa vie en un geste comme Jésus le fera à la Croix. Elle est une prémonition de ce Temple détruit dont « il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit » (v.06), car avec ce qu’elle a donné, il ne lui reste plus rien du tout.
Jésus honore son obole, il la cite en exemple, parce que ce qui ne vaut absolument rien pour le trésorier du Temple, ce qui ne peut se compter, ni se mesurer étant donné son insignifiance est le tout de Dieu. Ce peu, — comme le petit peu d’huile et la poignée de farine de la veuve de Sarepta ou les cinq pains et les deux poissons du jeune garçon, ou les pierres écroulées de Jérusalem —, est la part de l’homme croyant qui met toute sa confiance en Celui qui peut tout, transforme tout, relève tout. En la figure de cette pauvre femme qui a tout donné, à qui il ne reste plus rien et qui disparaît, se profile aussi le nouveau Temple de chair.

Transparente et insignifiante au yeux du monde, elle ne se rend même pas compte que Jésus la regarde… car elle vit sous le regard de Dieu seul. Jésus et la pauvre veuve se rencontrent comme au Ciel, de cœur à cœur, dans une connexion de valeurs, au delà du sensible, au delà des paroles ou d’un échange.

Celle qui n’a plus rien, appauvrie aux yeux des hommes, est enrichie en vue de Dieu, Avec Jésus (Présence du Royaume sur la terre), notre échelle de valeurs est renversée !

« Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous » (Lc 6,20).

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