De la pierre roulée à la Parole libérée
L’ultime chapitre de l’Evangile de Marc est en forme d’énigme. Une finale qui n’en est pas une… Marc a probablement choisi de nous laisser devant la pierre roulée du tombeau vide pour éveiller notre foi. Face au vertige qui nous gagne, la tradition s’est empressée d’ajouter une finale aux multiples facettes pour contempler l’immensité du mystère : pas seulement l’effroi et le mutisme mais aussi l’annonce et l’incrédulité, la rencontre en chemin, le voir et le croire. Jésus Ressuscité confirme la parole du messager, le jeune homme en blanc (Mc 14,51) : « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié, il est ressuscité, il n’est pas ici ; voyez l’endroit où on l’avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre : « Il vous précède en Galilée, c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. » Mc 16,7
Livrée à l’humanité fragile et défaillante, la Parole se fraie un chemin. Et c’est une course jusqu’aux extrémités du monde. « Dans le silence de la nuit, la Parole toute-puissante » Sg 18,14-15 s’est levée non pour la mort mais en parole de Vie. Face à la nouvelle Création de la Résurrection, tout l’humain est convoqué dans ses relations au vivant : le corps, la nature, l’univers entier. En Jésus Ressuscité la Création tout entière participe au Salut. Rencontrer Jésus nous envoie à un ailleurs dans une dynamique missionnaire aussi irrépressible que la course de la Parole. La vie du disciple devient signe et dirige notre regard vers Lui.
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