Marc 2, 1-12

« Cela nous ne l’avons jamais vu » d’après la trad. d’A. Chouraqui

Ils sont quatre, venus d’on ne sait où. Des quatre vents, des quatre points de l’horizon ? A bout de bras, à bout de fraternité, à bout de foi ils portent un homme paralysé. Ils semblent se distinguer de cette foule anonyme, mais eux non plus n’ont point de nom. Seul le Nom de Jésus résonne. Au centre de la scène et du récit, il est là, « parlant la Parole dans la Maison » et « tant de monde s’y rassemble » espérant tous « les possibles » ! Les quatre aussi, « Ils viennent et amènent le paralytique en face de Lui.» De ce face à face est espérée la guérison, mais pour les petits et les pauvres, pour les derniers, comme à Bethléem, « plus de place, même devant la porte». Alors « ils creusent un trou », comme on creuse un puits et mettent la Maison « à ciel ouvert». Il l’a dit Jésus : « Désormais vous verrez s’ouvrir le ciel et les messagers  d’Elohim montant et descendant au dessus du fils de l’humain». (Jn 1,51)  Dans ce torrent de miséricorde les quatre « laissent aller le grabat où le paralytique est étendu. » Jésus voit leur « adhésion », il dit : « Enfant tes fautes sont remises ». Quelle surprise ! Ce n’est vraiment pas ce qu’on attendait !!! Scandale !

Des enfants d’Abraham qui eux ont  trouvé place, s’estimant être les premiers,  sont « assis » dans la Maison, et « ruminent dans leur cœur » comme le « fils aîné » (Lc 15) de la parabole de miséricorde. Qui  autorise ce Rabbi à prendre la place de Dieu !? Et Lui, Jésus « en son Souffle, pénètre ce qu’ils ruminent en eux-mêmes », et dévoilant leurs pensées, il les confond en accomplissant sous leurs yeux l’œuvre du Père : « Réveille-toi, prends ton grabat et marche, va dans ta maison » dit-il au paralytique.  « Il dit et ce fut », comme Dieu « au commencement », et c’est une nouvelle création. Car il faut « que vous sachiez que le fils de l’humain a pouvoir sur terre de remettre les péchés».

Qui que tu sois, et quelle que soit l’heure, selon ton « adhésion » et celle de ta communauté, moi, Jésus de Nazareth, J’ai le pouvoir de te relever. Car  à ta place  et pour toi je  m’étends sur le bois où la paralysie du péché te retient ; par Amour, je m’y laisse clouer. Dans ma passion pour toi je rends le  Souffle, je descends dans tes enfers et en remonte le troisième jour, afin  qu’en moi tu te relèves : « enfant » du Père.

Alors se produit du « jamais vu.» : « Il se réveille le paralytique, prend le grabat et sort devant tous.»  Comme Lazare  « Il vient dehors». (Jn 11,43) Mais « Il porte son grabat » ?! L’instrument de sa captivité devient témoin de sa libération, de son « être disciple » : « Prenez sur vous mon joug et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur ». (Mt 11,29)

« Cela nous ne l’avons jamais vu » !

Donne-nous de vivre « à Ciel Ouvert » Seigneur, de discerner au quotidien « le jamais vu » de ta miséricorde, d’oser sortir de nos « murmures », et « stupéfaits, nous te glorifierons » !

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