Matthieu 10, 16-23 .2

Voilà un passage écrit aux temps des premières persécutions. Peut-être avons-nous en mémoire cette période particulièrement violente qui semble avoir peu de résonances pour nous, chrétiens occidentaux. Il n’en est pas ainsi partout !

A y regarder de plus près, il est bien d’autres manières d’être violentés. Et souvent, nous faisons face en un effacement qui est loin d’avoir la couleur de l’humilité. A moins qu’à notre tour nous ne soyons des va-t’en en guerre, armés de slogans « trop » percutants pour être dans la droite ligne de l’enseignement du Christ.
Aujourd’hui, les comparaisons prises par Jésus sont toutes du règne animal ; elles ne consonnent pas avec la prophétie d’Isaïe dans laquelle nous est décrit un paradis retrouvé : loups et agneaux, enfant et cobra, vivant ensemble dans une paix et une proximité idylliques. (Voir Isaïe 11)
Ici, les loups sont féroces et les brebis proies sans défense. Mais le royaume se révèle dans l’extrême de la faiblesse. Difficile à croire et à vivre dans nos sociétés où seules comptent la loi du plus fort, de la réussite et des apparences.

Le coquelicot  fleur des champs de guerre…

L’opposition vient aussi, avec plus de douleurs et plus de subtilités, de nos propres familles ou d’amis intimes ! L’enjeu est de demeurer fermes et fidèles dans ces tempêtes, avec pour uniques fondement et soutien la parole de Jésus. Lui-même a pris ce chemin pour manifester l’amour du Père, et c’est là qu’il invite ses disciples à le suivre. Comme lui, il leur faut tenir avec courage et patience. Faibles, fragiles, souvent blessés, mais prudents et simples. Le disciple, s’il doit avoir le cœur libre et léger, ne peut être naïf ou insensé dans ses relations avec les hommes. Il doit user de bon sens et de sagesse afin d’éviter les pièges que tendent des êtres malveillants et malfaisants. Dans les situations difficiles, il convient de réagir, autant que faire se peut, avec une conduite pure, sans ruse, dissimulation ou arrière-pensée, et avec la candeur de la colombe. « Avisés pour le bien et sans compromission avec le mal », comme y invite l’apôtre Paul. (Voir Romains 16). Et osons manifester dans notre prière, et chaque fois que nous le ressentirons, que nous n’en pouvons plus ! Fuir sera parfois l’unique solution. Ce sera l’opportunité d’aller ailleurs, vers de nouveaux espaces. Le Seigneur veille : il nourrit notre persévérance et notre espérance.

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