Matthieu 18, 1-5.10

Les anges gardiens
Quel lien entre les enfants et les anges dont nous faisons mémoire aujourd’hui ? La personnalité de ces derniers a fort peu d’importance. Un ami disait d’eux : « Ce sont des fonctionnaires dont on ignore la vie privée. » Messagers du Seigneur, « guides fidèles, gardiens de nos âmes et de nos corps » répète à l’envi une litanie byzantine. Et l’Ecriture nous dit qu’ils se tiennent devant la face de Dieu et le louent jour et nuit. L’évangile de ce jour affirme qu’ils voient sans cesse la face du Père qui est dans les cieux.

Ange, messager. Détail icône © Soeur Esther

Et les enfants ? Se posent-ils la question de savoir, comme le font les disciples, s’ils sont grands ou petits ? Ils se reçoivent tout entiers d’un père. Leur petitesse est leur grandeur parce qu’ils sont chez eux chez Dieu ; ils n’en finissent pas de l’accueillir et de se recevoir eux-mêmes comme cadeau, grâce qui réjouit sans fin Celui qui leur donne la vie.
Me revient une anecdote de la vie de Séraphim de Sarov :
Comme toujours après la liturgie, les pèlerins venus au Désert pour voir le staretz, se précipitèrent vers sa cellule. Mais la porte fermée ne s’ouvrit pas. (…) Vous n’avez pas beaucoup de chance de la trouver, dit l’higoumène du monastère (…). A moins qu’il ne réponde à l’appel des enfants. (…)
« Père Séraphim ! » Au son de nos voix enfantines, il ne put tenir dans sa cachette. (…) Ayant écarté les herbes afin de nous frayer un passage, il s’assit et nous fit signe d’approcher. La petite Lise-à peine plus qu’un bébé- se précipita la première et, s’étant jetée dans ses bras, appuya sa joue fraîche contre l’épaule rugueuse du vieillard. -Des trésors ! des trésors ! murmurait-il (…) Confiants, heureux, nous l’embrassions. En revenant vers le monastère, la petite Lise (…) s’approcha de sa sœur et, lui prenant la main : « Le Père Séraphim fait seulement semblant d’être vieux, dit-elle. Pour de vrai, il est enfant comme nous. »
En effet, jamais de toute sa vie, (…) elle ne rencontra un regard d’une pureté enfantine pareil à celui du Père Séraphim, jamais elle ne vit un sourire semblable au sien. Ainsi sourit un nouveau-né lorsque, d’après les dires des vieilles ‘nounous’, il joue dans son sommeil avec les anges. »
« Si chez les adultes l’adhésion aux conventions mondaines atrophie le sens spirituel, les enfants, par contre, détectent sans peine, l’atmosphère paradisiaque (…), là où Dieu est simplement chez lui.

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