Matthieu 18,1-4

THÉRÈSE ET LE PARADOXE ÉVANGÉLIQUE
La solennité de ce jour, nous fait méditer quatre courts versets de l’évangile autour d’une polémique, nous pourrions dire d’un concours d’élitisme « qui es le plus grand dans le royaume ? » (v.01).
Pour la spiritualité du Carmel, grâce à la géniale intuition spirituelle de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face, il n’en est rien.  Parce que Thérèse prend très au sérieux la place de l’enfant, que Jésus appelle et place au centre de la communauté, elle élève en doctrine la découverte fabuleuse de sa Petite Voie, c’est le message de l’évangile qui devient accessible.
Jésus prend l’enfant en référence. Il ne prend pas le plus grand, mais le plus petit comme il a appelé, en son temps, Thérèse Martin — la benjamine de la famille, la plus jeune à entrer au Carmel de Lisieux à 15 ans, la plus jeune à y mourir, la toute petite à entrer dans la Vie éternelle et dans le Royaume, à presque 25 ans. Et la Bonne Nouvelle d’aujourd’hui, c’est que Jésus continue d’appeler tous les petits.
Thérèse a pris pour elle le Mystère de l’enfant de Bethléem pauvre et vulnérable, et pourtant Fils de Dieu. Thérèse a saisi dans son abaissement, dans cette kénose du Dieu fait chair où se profile la souffrance, le rejet, la mort sur la croix, toutes les souffrances, d’abord les siennes et puis celles de tous les hommes et femmes, en particulier pour ceux qui sont privés du Beau Ciel et de Dieu parce qu’ils ne croient pas. C’est cela pour elle rester « enfant » ou rester « petite ». Rien n’est infantile dans sa démarche, elle s’abaisse et oriente toutes ses puissances à n’être « rien » pour Dieu, en vue de la grandeur de Dieu..
Pour rester petite et impuissante, elle embrasse courageusement sa croix et les épreuves dans une soumission totale à la volonté de Dieu. Par son offrande à l’Amour Miséricordieux, elle est dépouillée, effeuillée comme la rose, pour rester la plus petite, comme Jésus l’a fait lui-même, en donnant sa vie, en se donnant jusqu’au bout.
« Je veux me cacher sur la terre, être en tout la dernière, pour Toi, Jésus. Mon Bien-Aimé, Ton exemple m’invite à m’abaisser, à mépriser l’honneur pour Te ravir, je veux rester petite ; en m’oubliant je charmerais ton Cœur » (PN 31).

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