Matthieu 5, 43-48

AMOUR SANS FRONTIÈRES
« Vous avez appris ».
Il y a beaucoup de chose à apprendre à l’école, à l’université, dans les livres, beaucoup de savoirs théoriques et de savoirs-faire authentifiés et reconnus, validés et répertoriés, de compétences à acquérir, de lois auxquelles se soumettre. Certains, —comme le jeune homme riche qui les observe et les maîtrise parfaitement (Mt 19,16-22)—, font comme il est écrit et comme ils ont appris. Ils le font même très bien, en y retirant parfois orgueil et fierté !
Mais pour nous, que nous manque-t-il encore ?… À quoi Jésus nous appelle-t-il ? Et quelle perfection nous demande-t-il, quand il dit : « vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (v.48).
« Eh bien ! moi, je vous dis ».
Il est de la pratique du croyant de respecter autrui en pratiquant l’amour du prochain et la considération des frères. Or, Jésus, qui va donner sa vie pour tous les hommes, parle d’une égalité plus profonde et plus originaire que nos limites claniques de reconnaissance de l’autre qui est comme nous ou comme un double. De l’autre côté du miroir, il y a l’étranger, le différent, le méchant, l’injuste et l’ennemi qui ont aussi leur part dans notre regard, notre prière et notre estime. Ils sont aussi des « frères » en devenir et à aimer.
Puisque Dieu ne fait pas de différence entre les hommes, notre foi en Jésus Christ, Sauveur universel, doit élargir notre pratique. La Loi nous guide extérieurement en nous mettant de bonnes limites et de bons garde-fous, elle nous fait « pratiquer » et fait de nous de bons « pratiquants ». Mais, quand la Loi devient intérieure et qu’elle illumine nos actes, nos paroles et nos choix, elle devient vivante en nous et fait de nous des ouvriers et des artisans (voire des artistes!) de son Œuvre de Salut. 
Notre vie chrétienne n’est pas seulement un « faire », mais un « être avec ». Nous devenons des êtres traversés par la grâce, des êtres humbles traversés par plus Grand que nous. En nous, entre la capacité de l’amour, c’est alors que notre regard devient non-jugement, que notre parole se fait consolante, que notre pouvoir devient service et notre travail mission.
Le temps de Carême est ce temps d’intériorité et d’intériorisation, de retour à l’essentiel qui est l’essence même de Dieu. Dieu est généreux, il se donne à voir et à entendre dans le don jusqu’à l’extrême de son Fils d’où a jailli la Vie qui ne peut pas mourir. Puisons en lui cette Force, pour devenir saints et parfaits « comme » Lui.

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